Le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) a entamé jeudi à Abidjan un atelier sur le portefeuille des programmes de recherches agricoles visant à utiliser les dernières innovations technologiques pour impacter la production rizicole et les moyens de subsistance des bénéficiaires.
« Les connaissances générées à travers les recherches n’ont pas été diffusées pour que ça se traduise en développement », a dit à la presse le directeur général d’AfricaRice, Harold Roy-Macauley, en marge de l’atelier prévu du 24 au 25 mai au siège de l’institution à Abidjan.
Il a soutenu que la recherche devrait aider à améliorer les conditions de vie des producteurs agricoles. Pour ce faire, son organisation compte travailler à faciliter l’accès au crédit, créer des outils qui vont permettre de rendre les projets bancables et « digitaliser » les actions culturales.
Les réflexions de cet atelier visent à valoriser le secteur, à intégrer les nouvelles technologies de digitalisation pour avoir des données en temps réel au niveau de la production du riz et développer le continent africain, où 70% des pauvres vivent en zone rurale.
L’objectif est de créer une plateforme en vue de la réalisation des projets conjoints de l’Union européenne, du Fonds international de développement agricole (FIDA) en Afrique de l’Ouest et du Centre et augmenter les synergies entre ces projets pour répondre aux problèmes des paysans.
Les besoins en importation de riz en Afrique sont estimés « à peu près 24 millions de tonnes » et représentent presque la moitié de la production, a fait savoir M. Roy-Macauley, qui souhaite que la recherche agricole soit transformée en un « impact plus visible » avec la création d’emplois.
Des pays sont « bien avancés», notamment le Madagascar qui enregistre un taux de production de « 70 à 75%, la Sierra Leone à peu près à 80%, le Mali à peu près à 95%, la Côte d’Ivoire à peu près à 50% », a-t-il fait observer, estimant qu’il « faut créer des entités des affaires» dans la filière.
L’Egypte est le seul pays en Afrique qui est actuellement autosuffisant en riz, mais le pays qui compte gérer ses ressources en eau, veut abandonner la production de riz. Malgré la hausse de la production rizicole, le continent dépense plus de 7 milliards de dollars (3.915 milliards Fcfa) par an dans les importations de riz.
L’Union européenne soutient financièrement AfricaRice à travers le CGIAR, le partenariat mondial sur la recherche agricole regroupant 15 centres de recherche. L’institution annonce l’appui d’un nouveau programme prévu sur trois ans pour un montant de 270 millions d’euros, soit 151 milliards Fcfa.
Créé en 1971, AfricaRice compte à ce jour 26 pays membres dont la Côte d’Ivoire, qui abrite le siège de l’institution. Elle a pour but de développer le secteur rizicole par des activités de recherche, de développement et de partenariat.