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Baisse des cours mondiaux: le prix du cacao passe de 1100 F à 700 FCFA /Kg pour la campagne intermédiaire en Côte d’Ivoire

Le prix bord champ du cacao, pour la campagne intermédiaire, a été fixé à 700 FCFA/Kg, annonce le Porte-parole du gouvernement, le ministre de la communication, de l’économie numérique et de la poste, Bruno Nabagné Koné, à l’issue d’un Conseil de ministres présidé, jeudi, par le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

‘’Le gouvernement a décidé de fixer à 700 FCFA le kilo le prix garanti d’achat du cacao bord champ pour la campagne intermédiaire 2016-2017. C’est une baisse importante, le gouvernement en a conscience et tient à faire en sorte que ce prix soit respecté’’, a précisé M. Koné à la presse, ajoutant que la campagne de commercialisation démarre le 1er avril prochain.

Mi-septembre 2016, le gouvernement avait fixé le prix à 1100 FCFA le kilogramme de cacao bord champ pour la campagne agricole ouverte début octobre. Expliquant la baisse du prix, le porte-parole du gouvernement a évoqué la ‘’hausse’’ de la production par rapport en 2015 ‘’d’environ 20%’’.

‘’Nous pouvons également indiquer les prix au niveau international qui ont fortement baissé au cours de la période. Ces prix s’affichaient en début de période en équivalent à 1404 FCFA par kilo et ont fini en fin de campagne pratiquement à 1200 FCFA, voire même en dessous puisque nous avons eu des prix planché aux environs de 1100 FCFA’’ a indiqué le ministre Bruno Nabagné Koné.

Selon lui, deux ‘’impacts’’ ont milité dans la ‘’fixation’’ du prix pour la campagne intermédiaire. ‘’Premièrement, il y a l’impact qui vient de la baisse importante au plan international du prix d’achat du cacao et deuxièmement, l’impact d’une décote qui est faite habituellement même si au cours des deux dernières années, cette décote n’a pas été appliquée (…) pour tenir compte des fèves qui sont de moindre qualité au cours de la campagne intermédiaire’’, a encore expliqué M. Koné.

Ces fèves, selon lui, sont moins riches en matières grasses donc plus difficiles à traiter.

Cependant, tenant compte de l’engagement du chef de l’Etat ivoirien mis en œuvre depuis 4 ans, a poursuivi Bruno Koné, à savoir ‘’servir aux paysans au minimum 60% du prix CAF, nous avons pu observer que le prix servi aux paysans, payé bord champ aux agriculteurs de Côte d’Ivoire est passé à peu près 700 FCFA en 2011 à 1100 FCFA en 2016’’.

‘’C’est une évolution très importante qui est à saluer qui a fait beaucoup de bien à la filière, à nos parents paysans. Mais cet engagement malheureusement s’applique dans les deux sens. Il s’est appliqué quand les prix étaient en hausse, ce qui a été compris par tous. Il s’applique malheureusement quand les prix sont en baisse’’ a-t-il rappelé.

M. Koné a souligné que le gouvernement a décidé de sacrifier un certain nombre de ressources budgétaires.

‘’Ainsi, la taxe d’enregistrement passe de 5% à 0%, au plan de la parafiscalité, des taxes sont passées pour la première de 2,4 à 1,6%, pour la deuxième 0,4 à 0,1% ’’, a dit le Porte-parole du gouvernement, mettant en exergue ‘’les efforts qui sont faits par l’Etat pour compenser, pour atténuer l’impact de la baisse’’ au plan international du prix.

Au cours d’une rencontre d’explication avec les producteurs dans l’après-midi, le Président conseil d’administration du Conseil du café-cacao, Lambert Kouassi Konan a évalué la suppression de la taxe d’enregistrement à 43,4 milliards de FCFA. Selon lui, l’Etat va injecter ce montant pour soutenir le prix de 700 FCFA/Kg. ‘’Nous avons reçus des instructions du Président de la République pour trouver des solutions innovantes’’, a-t-il ajouté.

‘’Ce n’est pas normal qu’avec 60% de la production mondiale (Côte d’Ivoire et Ghana) nous subissons les cours (mondiaux). Les cours ont perdu leur valeur en si peu de temps’’ a fustigé la Directrice générale du Conseil Café-Cacao, Massandjé Toure-Litsé, annonçant une réunion dans les prochains jours avec le Ghana Coco board pour dégager des pistes de solutions à cette situation.

Le Conseil du café-cacao est la structure chargée de la mise en œuvre de la politique d’amélioration de la qualité de la production cacaoyère et l’accroissement de la production du café. Il y a quatre ans que cette structure a été mise en place dans le cadre de réforme de la filière café-cacao.

Pour une amélioration substantielle des conditions de vie des producteurs , le Chef de l’Etat Alassane Ouattara a décidé de garantir aux producteurs un prix égal au moins à 60% du prix CAF (coût, assurance, fret).

Les bonnes tendances qu’accumule la filière phare de l’économie ivoirienne depuis quatre ans sont justement dues à la réforme engagée par le gouvernement depuis 2012.

En Côte d’Ivoire, plus de sept millions de personnes vivent directement ou indirectement de la filière cacao qui contribue à hauteur de près de 20% au Produit intérieur brut (PIB) du pays.

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