Le député ivoirien, Alain Michel Lobognon, un proche du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, poursuivi pour divulgation de « nouvelle fausse », a été mis sous mandat de dépôt mardi par le parquet d’Abidjan selon la procédure de flagrant délit et placé en détention à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( MACA), la plus grande prison du pays, a constaté APA sur place.
M. Lobogon a été entendu toute la matinée ( 10h-14h) pendant près de quatre d’heures d’horloge à la brigade de recherche de la gendarmerie ivoirienne avant d’être déféré vers 15h30 minutes ( heure locale et GMT) au parquet d’Abidjan où il a été présenté à un juge.
Il lui est notamment reproché d’avoir publié sur twitter, il y a quelque jours, que le parquet d’Abidjan avait émis un mandat d’arrêt contre M. Jacques Ehouo, un autre parlementaire poursuivi pour détournement de deniers publics.
Une information considérée erronée par le procureur de la République et qualifiée de «nouvelle fausse» ayant engendré des manifestations.
«L’honorable Lobogon a été entendu toute la matinée à la brigade de recherche de la gendarmerie sur des faits de troubles à l’ordre public et divulgation de fausse nouvelle. Il s’est expliqué et a surtout montré que les faits qu’on lui reprochait n’était pas établis. C’est à l’issue de cette audition qu’il a été conduit au tribunal», a expliqué à APA, Me Émile Sonté, l’un des avocats de M. Lobogon ajoutant que « finalement le parquet a décidé de le mettre sous mandat de dépôt selon la procédure de flagrant et l’a placé en détention à la MACA pour être jugé ultérieurement».
De l’avis de Me Sonté, « il n’y a pas de flagrant délit» et son client ne devrait pas être arrêté «puisqu’il est parlementaire ». « Il devrait passer en jugement dans les meilleurs délais. On va dire d’ici la fin de la semaine ou en début de semaine prochaine », a précisé Me Sonté.
C’est aux environs de 10h ( heure locale et GMT), rappelle-t-on, que M. Lobogon qui est le député de Fresco (Sud-ouest ivoirien) est arrivé dans l’enceinte de la brigade de la gendarmerie vêtu d’un tenue traditionnelle Godié (Sud-ouest ivoirien) en compagnie de son épouse, de ses avocats ( Me Drissa Traoré et Me Sonté Émile), de certains proches et de plusieurs autres parlementaires dont Touré Alpha Yaya et Issiaka Fofana.
Après près de quatre heures d’audition, il a été conduit au parquet pour être à nouveau entendu par un juge. Suite à cette nouvelle audition, le parlementaire a été déféré à la MACA sous forte escorte policière dans le fourgon de transport des détenus (appelé Air MACA dans le jargon ivoirien).
Sur les réseaux sociaux, M. Lobogon avait publié notamment que le parquet d’Abidjan avait émis un mandat d’arrêt contre M. Jacques Ehouo, un autre parlementaire inculpé pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiment d’argent.
Selon le procureur de la République, l’annonce de l’émission d’un mandat d’arrêt contre M. Ehouo est une « nouvelle fausse abondamment reprise par les internautes et plusieurs organes de presse en ligne qui a créé l’émoi et engendré des manifestations».
« J’ai donc instruit la section recherche de la gendarmerie à l’effet de rechercher l’intéressé, de l’appréhender et le conduire devant mon parquet pour être poursuivi de flagrant délit des faits de divulgation de nouvelle fausse et d’incitation à la violence », annonçait vendredi dernier, dans une conférence de presse, le Procureur Adou Richard Christophe.
« L’assnatci a requis la suspension de la poursuite du député Ehouo Jacques en application de l’article 92 alinéa 3 de la constitution et de l’article 45 alinéa 3 de son règlement. Malgré cela, le procureur a ordonné l’arrestation de notre collègue », écrivait M. Lobogon sur sa page Twitter relativement à l’affaire du député Jacques Ehouo.