‘’Je n’ai jamais été séquestrée, ni prise en otage à Bouaké’’, a déclaré la ministre ivoirienne de la femme, de la protection de l’enfant et de la solidarité Mariatou Koné ,lundi, à APA alors que plusieurs rumeurs distillées sur les réseaux sociaux faisaient état de sa ‘’séquestration’’ et de sa ‘’prise en otage’’ à Bouaké (Centre-Nord) où elle participait à la levée de corps de l’ex-combattant Issouf Diawara tué lors de la mutinerie qui a secoué la Côte d’Ivoire la semaine dernière.
’Je me porte bel et bien. Je n’ai jamais été séquestrée, ni prise en otage par des démobilisée à Bouaké. Je rassure tout le monde que je suis rentrée à Abidjan après avoir participé ce matin à Bouaké à la levée de corps de l’ex-combattant Issouf Diawara ’’ a déclaré Pr Mariatou Koné interrogée au téléphone par APA.
Cette levée de corps s’est déroulée dans une ‘’ambiance surchauffée’’, car les ex-combattants n’appréciaient pas la présence du corps préfectoral à ces funérailles. ‘’On ne veut pas voir le préfet ici. Il a dit qu’il ne peut pas s’occuper de nos problèmes’’, a lancé un ex-combattant visiblement remonté à l’arrivée des officiels à la morgue de Bouaké, mitoyenne au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Bouaké.
Après la cérémonie de levée de corps ponctuée par la prière mortuaire et les allocutions du porte-parole des ex-combattants Amadou Ouattara et la ministre Mariatou Koné, les démobilisés ont fait une procession dans la ville avec le corps de leur camarade Issouf Diawara, inhumé par la suite au cimetière municipal de la ville.
‘’Nous avons mené un combat pour la libération de notre pays. Nous demandons au Président de la République d’écouter ses enfants. C’est autour d’une table qu’on trouve une solution’’, a plaidé Amadou Ouattara, rassurant que ‘’nous ne voulons nullement déstabiliser le pouvoir du Président Alassane Ouattara’’. Les ex-combattants démobilisés réclament des primes à l’instar de leurs camarades réintégrés dans l’armée ont souhaité rencontrer le Président de la République.
Prenant la parole à son tour, après avoir traduit la compassion du gouvernement à l’ensemble des démobilisés, la ministre Mariatou Koné a dit prendre bonne note du souhait de ces ex-combattants. Dans la foulée, elle a exhorté les ex-combattants et l’ensemble des ivoiriens à donner dos à la violence comme mode d’expression.
‘’J’ai achevé une tournée qui m’a conduit à Korhogo et à Bouaké où j’ai apporté la compassion et le réconfort du gouvernement aux victimes des derniers événements militaires’’, a poursuivi Mariatou Koné à APA.
Au cours de cette tournée, la ministre a remis une enveloppe ‘’symbolique’’ de un million de FCFA aux ayants-droit de chaque personne décédée, alors que les blessés ont reçu une enveloppe de 150 000 FCFA en guise de frais de transport pour les soins ‘’totalement pris en charge par l’Etat’’ dans les centres de santé.
Le jeudi 11 mai 2017, la télévision nationale a présenté une rencontre entre le président ivoirien Alassane Ouattara et des soldats se réclamant des ‘’8400’’ soldats qui se sont mutinés en janvier.
Dans l’élément diffusé, le sergent Fofana présenté comme le porte-parole des mutinés a déclaré à M. Ouattara ‘’notre renonciation aux revendications d’ordre financier ’’, à l’origine de la mutinerie de janvier, en présentant leurs ‘’excuses’’ au chef de l’Etat.
Du vendredi 12 au lundi 15 mai 2017, les militaires sont descendus dans les rues, désapprouvant cette déclaration. Ils ont mis fin à leur mouvement après avoir trouvé un accord avec le gouvernement ivoirien.
Les militaires réclamaient initialement aux premières heures de la mutinerie, la somme de 12 millions de FCFA par personne dont une partie (5 millions FCFA) a été perçue en février.