Mardi 3 octobre 2017- L’ex-chef d’état-major des armées ivoiriennes, le général Philippe Mangou, a expliqué mardi, devant la Cour pénale internationale ( CPI), les raisons de son refus de faire la guerre pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.
« Cette guerre, je ne l’aurai pas faite même si on avait des armes et des munitions… C’est la contestation des résultats de l’élection présidentielle qui a occasionné cette crise. L’armée n’a pas vocation à se battre pour maintenir au pouvoir un président qui a perdu les élections. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas fait la guerre », a expliqué M. Mangou qui comparaît devant ladite juridiction depuis plus d’une semaine, en qualité de témoin à charge dans le procès conjoint de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ex-ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé.
Interrogé depuis lundi par le conseil de M. Gbagbo, après l’équipe du procureur, l’ancien patron de l’armée ivoirienne, a donné sa version des faits quant à la présumée découverte d’un entreposage de caisses de munitions au sous-sol de la présidence ivoirienne après l’arrestation de l’ancien président en avril 2011.
« Pour des raisons sécuritaires, c’est une faute extrêmement grave. C’est porter atteinte à l’intégrité physique du président Gbagbo. Parce si c’est vrai que ces caisses de munitions étaient à la présidence, il était assis sur une véritable poudrière », s’est étonné le général Mangou.
Interrogé auparavant, dans la même veine, par l’avocat principal de Laurent Gbagbo sur l’état de l’armement en possession de l’armée ivoirienne au moment de la crise post-électorale, M. Mangou qui est également, l’actuel ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de la république Gabonaise, a soutenu que « nous étions dans un état de dénuement total. On était frappé par un embargo sans nom».
Il a, par ailleurs, fait des révélations sur les défaillances du système de transmission de l’armée ivoirienne à cette époque. L’ancien dirigeant ivoirien et son ex- ministre de la jeunesse sont poursuivis par la CPI pour quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant la crise post électorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011. Le procès conjoint des deux Hommes s’est ouvert en janvier 2016.
L.Barro