
Ce témoignage de l’ex-patron de l’armée ivoirienne, qui devrait durer plusieurs jours, en tant que témoin à charge, est très attendu de part et d’autres ( défense et accusation). Vêtu d’un costume bleu nuit assorti d’une cravate violet, le général de corps d’armée, soumis aux questions du bureau du procureur, a débuté sa déposition par des explications sur l’organisation et le fonctionnement des grands commandements de l’armée ivoirienne et de certaines unités à l’époque.
« C’est le président Laurent Gbagbo qui donnait les instructions à l’armée en tant que chef suprême de l’armée entre le 28 novembre 2010 t le 11 avril 2011», a, entre autres, affirmé M. Mangou révélant les dates de ces dernières rencontres avec M. Gbagbo pendant cette crise. L’ex-patron de l’armée ivoirienne, comme les généraux Kassaraté Tiapé Édouard, Guiai Bi Poin et Brédou M’Bia, tous, des ex-chefs des grands commandements de l’armée ivoirienne pendant la crise postélectorale de 2010-2011, qui ont déposé, à la demande de l’accusation, à la barre de la CPI, dira sa « part de vérité » quant à la responsabilité des uns et des autres pendant cette crise ivoirienne.
En mars dernier, la liberté provisoire avait été refusée à M. Gbagbo pour la onzième fois par les juges de première instance. Statuant en juillet dernier, sur l’appel fait par les avocats de l’ancien président ivoirien suite à ce refus des juges de lui accorder une liberté provisoire, le juge d’appel avait prononcé son « maintien» en prison.
Laurent Gbagbo, 72 ans et son ex-ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, 45 ans, sont respectivement détenus à la Haye depuis novembre 2011 et mars 2014. Les deux hommes sont poursuivis pour quatre chefs de crime contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011. Plus d’un an après l’ouverture du procès conjoint en janvier 2016, la parole est toujours à l’accusation.
L.Barro