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Liberté de la presse/ « Un journaliste ne peut pas tout dire, tout écrire et tout montrer» (Zio Moussa)

« Un journaliste ne pas tout dire, tout écrire et tout montrer», a affirmé dimanche le président de l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED), Zio Moussa.  Selon M. Zio qui s’exprimait par le canal de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI-service public) en tant qu’invité du «Magazine du dimanche» sur la première chaîne de la télévision nationale, les limites du journaliste sont fixées par la loi.

«La liberté totale que la loi de 2004 a accordé au journaliste ivoirien est reprise par la référence faite au code pénal en ses articles 173 et 174. Un journaliste ne peut pas tout dire, un journaliste ne peut pas tout écrire et tout montrer», a soutenu le président de l’OLPED précisant que « quand ce sont les pouvoirs publics qui le disent, on dit tout de suite parfois que les pouvoirs publics sont en train de porter atteinte à la liberté de la presse. Je pense que les journalistes et les pouvoirs publics doivent travailler ensemble sur un certain nombre de questions fondamentales», a-t-il déclaré.

Poursuivant, Zio Moussa a  estimé que les journalistes et les pouvoirs publics sont « des alliés» et que par conséquent, « les pouvoirs publics aussi ne doivent pas tout le temps dire que les journalistes ne font pas bien leur travail. Ce n’est pas exact», a-t-il  jugé.

En ce concerne, le bilan de l’OLPED, M. Zio a informé que «en 21 ans d’existence, l’OLPED a rendu 10.000 décisions. C’est-à-dire  que nous avons statué sur 20.000 fautes commises par les journalistes, fautes éthiques, fautes professionnelles, parfois fautes graves».

Il a,  par ailleurs, soutenu qu’au regard de ces chiffres, l’on pourrait penser que les journalistes ivoiriens ne respectent pas les règles éthiques et déontologiques, «mais  attention», a-t-il nuancé en affirmant que « il  y a quand même une catégorie de journalistes qui fait bien ce métier».

Expliquant les causes de ces fautes éthiques et professionnelles de certains journalistes ivoiriens, le président de l’OLPED accuse le « modèle économique» de la plupart des entreprises de presse ivoiriennes adossées ou proches  des hommes politiques ou des partis politiques.

« Il ne faut pas oublier que les hommes politiques ne recherchent pas des dividendes qui soient professionnelles journalistiquement. Mais recherchent des dividendes parfois politiques.  Et cela explique bien-sûr, les fautes que les journalistes commettent parce qu’ils sont inspirés par des hommes politiques», a-t-il  regretté avant d’annoncer, pour terminer, un congrès prochain de  l’OLPED autour du thème de « l’avenir de la presse africaine: le cas de la Côte d’Ivoire».

« C’est pour interroger justement notre histoire récente dans la presse. Mais aussi pour voir les perspectives. Il ne faut pas désespérer. Ailleurs, la presse a connu aussi des moments difficiles», a poursuivi Zio Moussa. Créé en septembre 1995,  l’OLPED est un organe d’auto régulation des médias en Côte d’Ivoire qui a pour missions entre autres, de promouvoir et défendre l’éthique et la déontologie du journalisme, promouvoir et défendre également la liberté de la presse.

L.Barro

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