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Marie-Paule Kodjo: «Pour un vote référendaire, le taux de participation est acceptable»

 Vice-présidente et porte-parole de la Plateforme des organisations pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (Poeci), Dr Marie-Paule Kodjo juge le vote référendaire du dimanche 30 octobre en Côte d’Ivoire, globalement acceptable.

 Les résultats provisoires du référendum constitutionnel sont connus depuis mardi 1er novembre. Quelles sont vos premières impressions en tant qu’organisation de la société civile ?

Dans un premier temps, nous félicitons la Commission électorale indépendante (CEI) qui a respecté le délai de 72 heures après le décompte des voix pour donner des résultats provisoires. Nous n’avions pas d’observateurs dans tous les bureaux de vote. Nous avions des observateurs dans 71 bureaux de vote. Donc, on ne peut pas, nous, discuter sur le taux de participation.

Concernant l’atmosphère générale du vote, l’on a noté quelques actes de violence dans certains endroits du pays, notamment, à Gagnoa, Duékoué, etc. En tenez-vous compte dans le jugement général de ce vote ?

On ne peut que regretter que certains n’aient pu accomplir leur devoir civique à cause des incidents qui ont émaillé ce vote. Nous déplorons les actes de vandalisme, les actes d’empêchement d’aller voter, au niveau de la société civile, nous invitons tous les citoyens à faire preuve de maturité. On peut ne pas être d’accord et avoir un comportement citoyen. C’est la raison pour laquelle, nous invitons les autorités à établir le plus vite possible le dialogue avec les partis d’opposition. Parce que l’intérêt de la Côte d’Ivoire est le plus important et doit être au-dessus de tout intérêt personnel.

42,42% de taux de participation. Pour beaucoup de partis politiques et certains observateurs, ce taux relativement faible pourrait mettre à mal la légitimité des résultats du scrutin. Qu’en dites-vous ?

Moi, je dis déjà qu’on n’a pas eu suffisamment de temps pour la campagne. Souvenez-vous que la campagne présidentielle a duré deux semaines alors que la campagne référendaire s’est tenue juste sur une semaine. Sans compter les appels au boycott. Mais, pour nous, pour un vote référendaire, le taux est acceptable.

C’est donc un vote acceptable….

Oui acceptable. Globalement apaisée malgré les quelques incidents çà et là que nous déplorons vraiment. C’est pourquoi d’ailleurs, nous lançons un appel aux autorités afin qu’elles appuient la société civile. Car, n’oublions pas que dans quelques semaines, nous irons aux élections législatives. Donc, nous souhaiterions que les partenaires appuient la société civile pour une campagne de sensibilisation à temps. Il ne faut pas attendre à deux jours pour nous demander d’aller sensibiliser. C’est important que les populations connaissent les enjeux. Vu que, cette fois-ci, pour les législatives, il y a des candidats. Ce n’est pas comme le référendum. Il faut donc à temps éviter les problèmes de violence. C’est important qu’on anticipe.

Par appui, vous entendez que l’Etat vous donne des moyens financiers ?

En général, nous, ce sont les partenaires au développement qui nous appuient. Pas l’Etat. Mais l’Etat peut leur demander de nous appuyer. C’est un appel que je lance à tous pour qu’on aille rapidement faire une campagne de sensibilisation à l’éducation civique. Pourquoi il faut voter ? Comment on vote ? Il faut qu’on explique tout cela aux populations. Il faut une adhésion à ces élections. Et puis, lorsque la constitution sera publiée au journal officiel, il faudrait qu’on fasse de la communication horizontale de telle sorte que les populations particulièrement en milieu rural s’approprient le texte, le comprennent. Nous pensons que c’est important.

Vous êtes en train de dire que des gens n’ont pas compris avant de voter le texte ?

Il y en a qui n’ont pas voté parce qu’ils ne comprenaient pas. Il serait même bien qu’on fasse une communication linguistique. Vous savez qu’il y a des personnes, pour qu’elles s’approprient les textes, il est bien qu’on les traduise dans leur langue. C’est de cela que je veux parler.

Entretien réalisé par Franck ETTIEN

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