
La tension est montée d’un cran mardi au procès de l’ex-première dame ivoirienne, Simone Ehivet Gbagbo à la Cour d’assises d’Abidjan-Plateau. Le juge Boiqui Kouadjo qui a eu maille à partir avec l’ex-bâtonnier, Claude Mentenon, membre de l’équipe de la défense, a renvoyé l’audience à mercredi dans une ambiance délétère entre les deux parties.
L’altercation verbale entre le bâtonnier Mentenon et le président de la Cour est venue de la prise de parole par ce dernier, sans avoir été nommément désigné par le juge.
« Je ne vous ai pas donné la parole. C’est moi qui donne la parole et c’est moi qui ai demandé qu’on interroge la partie civile», a dit le juge à Me. Mentenon alors que ce dernier avait immédiatement repris la parole à la suite d’un de ses confrères de la défense.
« Vous ne pouvez pas m’interrompre comme ça pendant que je parle», lui avait répondu l’avocat de Simone Gbagbo. Une altercation verbale s’en ait suivie entre les deux hommes pendant plusieurs minutes.
« S’il croit qu’il va se permettre de nous prendre pour ses enfants, je dis non. Je n’attends pas qu’il me donne la parole nominativement quand la parole est à la défense dans laquelle je suis inclus. Enfin, pour qui il se prend. Je dis que si on faisait l’économie de quelques humeurs, au demeurant déplacées, on pourrait tout à fait, avancer plus sereinement», a confié à l’issue de l’audience, Me Claude Mentenon.
Avant cet incident, les avocats de Mme Gbagbo ont fait lecture de la liste exhaustive des pièces manquantes au dossier dont ils auront besoin pour assurer la défense de leur cliente comme recommandé par le juge à l’audience du 08 mars dernier. Une copie de cette liste a été donnée à la Cour et au parquet général qui dit en avoir pris acte.
Une vingtaine de pièces sont inscrites sur cette longue liste. L’on peut citer entre autres, des procès-verbaux d’auditions devant le juge d’instruction et pendant l’enquête préliminaire, les rapports de toutes les expertises médico-légales, des certificats médicaux de décès, le registre de la morgue d’Anyama du 03 mars 2011 au 10 mars 2011, les registres d’Ivosep et du cimetière d’Abobo…
Simone Gbagbo qui n’assiste plus à son jugement depuis novembre dernier est poursuivie pour crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011. Elle purge déjà une peine de 20 ans pour atteinte à la sûreté de l’État.
L.Barro