Mercredi 11 octobre 2017- Après deux nuits à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) où il est détenu pour ‘’complot contre l’autorité de l’Etat’’, Souleymane Kamaraté Koné dit Soul To Soul, directeur du protocole de l’Assemblée nationale a livré, mercredi, via les réseaux sociaux, ses premières impressions sur l’affaire de découverte d’armes, estimant que c’est son ‘’patron Guillaume Soro qu’on recherche’’ et qu’il n’est pas ‘’visé’’.
Dans un post d’une soixantaine de lignes, le collaborateur du chef du Parlement ivoirien rappelle qu’il revient pour ‘’la deuxième fois’’ de sa ‘’vie’’ dans ce pénitencier, après 2000 quand il croupissait à la MACA à cause, dit-il, de son ‘’engagement’’ pour Alassane Ouattara, à ‘’l’âge de 31 ans’’.
‘’Je me suis dévoué, très jeune pour la cause d’Alassane Ouattara. Je considérais et je considère encore comme injuste l’exclusion qu’il avait subie’’, rappelle, encore Soul To Soul, soulignant que ‘’quand nous nous (ses camarades dont Guillaume Soro et lui) sommes engagés pour cette cause, ce fut au péril de nos études, de notre avenir et de nos vies. D’autres en sont morts en chemin’’, se désole-t-il.
Aujourd’hui, comme dans un cauchemar on m’informe que c’est mon leader, l’homme que j’ai adulé pendant longtemps: Alassane Ouattara, l’homme pour qui j’ai tant de fois failli mourir, qui m’expédie en prison. Est-ce le sort que Dieu m’a réservé ? Quand je m’engageais pour Alassane Ouattara, j’étais prêt à mourir pour lui. Et Dieu a permis que je vois Alassane Ouattara au pouvoir.
‘’( …) à cause de mon patron Guillaume Soro, je suis en prison. Parce que ce n’est pas moi qu’on vise! Je suis trop petit dans cette affaire! C’est mon patron qu’on cherche. Et moi le petit, je dois payer! Est-ce parce qu’on estime qu’il serait un obstacle au 3ème mandat d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire en 2020 ?’’, interroge Soul To Soul, ‘’prêt’’ à se ‘’voir ôter la vie’’ pour la survie de Guillaume Soro.
Car, ce dernier qu’il connaît depuis l’Université ne l’a ‘’jamais trahi’’ et qu’il ‘’mérite qu’on lui sacre sa vie’’. Sur ‘’l’aberrante histoire’’ d’armes à son domicile de Bouaké, Soul To Soul estime qu’on veut faire de lui, à tout prix, ‘’le détenteur exclusif’’ de cet armement.
‘’Où aurai-je pu trouver l’argent pour les acquérir ? Comment tout seul, j’aurais pu les entreposer dans ma maison? Je n’en connais même pas les calibres ni la quantité’’, plaide M. Koné se disant ‘’victime de moi-même’’.
Selon lui, il aurait dû ‘’refuser de céder ma maison pour que les militaires s’en servent comme logistique pour leurs opérations quand nous étions tous reclus au Golf’’.
‘’Ceux qui, par peur, n’ont pas voulu prendre de tels risques sont bien tranquilles aujourd’hui. Et moi je suis en prison à cause de ces armes qui ont mis Alassane Ouattara au pouvoir. Si telle est la volonté de Dieu, alors je m’incline’’, se convainc Soul To Soul avant d’inviter les siens à ne pas ‘’pleurer’’ pour lui.
‘’Je ne regrette pas d’être en prison. Dieu m’a permis de me battre pour Alassane Ouattara sans en mourir. Si le même Alassane Ouattara estime donc aujourd’hui qu’afin d’être un grand Président, il faut que j’aille séjourner en prison, que sa volonté soit faite, avec la bénédiction de Dieu’’, écrit le chef du protocole de Guillaume Soro qui ne peut se plaindre que M. Ouattara ‘’dispose à présent du droit de vie et de mort sur ma modeste personne’’.
Cependant, il éprouve un ‘’seul regret’’. ‘’C’est de n’avoir pas pu voir et dire au revoir de vive voix à Guillaume Soro, mon Patron que j’aime ! C’est de n’avoir pas pu parler à ma femme, à mes enfants et à ma mère souffrante (…) avant de repartir dans le froid et l’obscurité de la prison, par la seule volonté d’Alassane Ouattara, l’homme qui fut pourtant la cause de mon premier emprisonnement’’, déplore-t-il.