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Côte d’Ivoire: lancement du projet «La route de l’esclave» dans le village de Kanga-Gnianzé

Jeudi 7 juillet 2017-Le ministère ivoirien de la culture et de la francophonie, de concert avec l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO),  a lancé jeudi dans le village de Kanga-Gnianzé dans la localité  de Tiassalé (120 km au Nord-Ouest d’Abidjan), le projet dit «La  route de l’esclave» au cours d’une cérémonie présidée par le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan.

« L’État de Côte d’Ivoire  n’a point voulu être nostalgique d’un passé douloureux. Il s’agit pour l’État de participer à une culture de la paix», a soutenu M. Duncan expliquant que « la Côte d’Ivoire a décidé de contribuer de façon notable à l’amélioration du cadre de vie des populations de ce village». Poursuivant, le vice-président a encouragé les villageois de Kanga-Gnianzé à  « s’approprier ce projet de grande envergure».

« Notre route est celle de l’espoir. Celle du retour de l’homme africain qui ne sera plus brimé ni chez lui, ni ailleurs. Notre  route est celle de la renaissance», a fait savoir, pour sa part, Maurice Kouakou Bandaman, ministre de la culture et de la francophonie.

Expliquant le choix du village de Kanga- Gnianzé, M. Kouakou a révélé que pendant l’esclavage,  depuis  ce village,  «on convoyait des captifs du nord, du sud, de l’est, de l’ouest. Lieu historique, lieu de mémoire, ici gronde encore  la mémoire de la détresse. A vous les descendants d’esclaves africains, acceptez la symbolique de nos regrets. Pardon, pardon et pardon», a-t-il lancé à l’endroit de la forte délégation d’afro-américains et d’antillais qui se sont découverts à partir de tests ADN, une ascendance ivoirienne et qui ont pris part à l’inauguration de ce projet.

« La Côte d’Ivoire veut s’inscrire sur la liste des pays au monde qui reconnaissent l’esclavage comme un crime contre l’humanité», a-t-il déclaré  avant de formuler «le vœux  de voir  l’Union Africaine (UA) décréter « une journée panafricaine de l’esclave».  Des huit  autres interventions,  outre celles du vice-président  et du ministre de la culture,  qui ont meublé cette rencontre, l’on retiendra celles de l’ex-président Béninois, Nicéphore Dieudonné Soglo, invité d’honneur de cette cérémonie   et de la grande chancelière ivoirienne,  Henriette Dagri Diabaté.

« Nous sommes absolument admiratifs de ce projet en Côte d’ivoire. La route de l’esclave créé ainsi un cadre de réflexion pour chacun de nos pays. Mais,  il faut que nous puissions partager nos expériences», a souhaité l’ex-président Béninois estimant que « l’Afrique est à la base du développement de la planète. Et ça, nous devons le savoir».

Avant lui, la grande chancelière ivoirienne a expliqué que le village de Kanga-Gnianzé était une zone charnière entre le Nord, le Sud et  l’Ouest. Kanga veut dire esclave. C’est un lieu de mémoire», a rappelé Mme Diabaté  ajoutant que « des événements graves relatifs à l’esclavage se sont passés dans ce village».

L’inauguration d’une  stèle portant des gravures et  le nom de la « route de l’esclave» et une cérémonie de purification des ascendants d’esclaves ivoiriens venus des Antilles et des Amériques,  ont clôturé cette cérémonie qui a également enregistré la présence de  l’ex-footballeur international français, Lilian Thuram en qualité d’invité spécial.

Lancé en septembre 1994 à Ouiddah au Bénin sur initiative de l’UNESCO et impulsé par les anciens présidents Nelson Mandela ( Afrique du Sud) et Nicéphore Soglo

( Bénin), le projet « la route de l’esclave» a entre autres,  objectifs de contribuer à une meilleure compréhension des causes et des modalités de l’esclavage et de la traite négrière ainsi que ses enjeux et ses conséquences dans le monde, de mettre en lumière les transformations globales et les interactions  culturelles issues de cette histoire…

Le village de Kanga-Gnianzé, à en croire les recherches anthropologiques ,  linguistiques,  archéologiques, etc,  était le lieu d’embarcation   de millions  d’esclaves venus de la Côte d’ivoire et même d’ailleurs pour le village de Lahou Kpanda ( 150 km au Nord-Ouest d’Abidjan) où ils étaient déportés vers l’occident.

L.Barro 

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