Jeudi 5 octobre 2017- L’ex-chef d’état-major des armées ivoiriennes, Philippe Mangou, a affirmé jeudi, devant la Cour pénale internationale ( CPI) « avoir lutté de toutes ses forces pour ne pas le président Gbagbo soit jugé à la CPI».
« Je suis reconnaissant à ce qu’à fait le président Gbagbo pour moi. C’est pourquoi j’ai lutté de toutes mes forces pour qu’aujourd’hui on ne le voit pas assis ici. Ce n’est pas sa place», a estimé M. Mangou qui comparaît devant ladite juridiction, depuis plus d’une semaine, en qualité de témoin à charge dans le cadre du procès conjoint de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ex-ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé.
Auparavant, l’ex-patron de l’armée ivoirienne a été confronté par Me Claver N’Dri ( avocat de Blé Goudé), à une série de vidéos datant de la crise post-électorale ivoirienne dans lesquelles il confirmait notamment, la victoire de M. Gbagbo à la présidentielle ivoirienne de novembre 2010.
« Pour tout militaire, la boussole après des élections, ce sont les institutions de la république à condition que ces institutions soient fortes et crédibles. Je tiens à faire cette précision parce que nous avons été induits en erreur par l’institution à laquelle nous croyions », a soutenu le général Mangou pour justifier ses affirmations d’alors.
Dans un autre registre, notamment sur la question des actions du « commando invisible» de la commune d’Abobo pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010, le témoin a révélé que ledit groupe armé effectuait par moment des tirs de mortiers.
« Nos hommes ont essuyé des tirs au mortier à Abobo», a-t-il affirmé. Après l’accusation qui a clos son audition du témoin la semaine dernière, les avocats de défense ont, à leur tour, refermé ce jour, leur contre-interrogatoire. La comparution de M. Mangou à la CPI, a annoncé à la mi-journée, le juge-président de la chambre, « pourrait prendre fin ce jour».
Poursuivis pour quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011, Laurent Gbagbo et son « ex-bras droit», sont respectivement détenus au pénitencier de la Haye depuis novembre 2011 et mars 2014. Le procès conjoint des deux hommes s’est ouvert en janvier 2016.
L.Barro