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Procès des disparus de Novotel: Le sergent-chef Koffi Houphouët accuse:« c’est le commissaire Osée Loguey qui a achevé Yves Lambellin».

Les langues se délient au fil des témoignages dans le procès du général Brunot Dogbo Blé et de ses 9  coaccusés dit  « procès des disparus de l’hôtel Novotel d’Abidjan le 04 avril 2011.  Le sergent-chef, Koffi Félix Houphouët,  à la barre de la Cour d’assises du  tribunal de première instance de Yopougon à l’ouest d’Abidjan, a accusé jeudi,  l’un de ses co-accusés, le commissaire Osée Loguey,   d’avoir été le bourreau du Français Yves Lambellin, l’une des 4 victimes des  »disparus de Novotel ».

« Quand le colonel Ohoukou Mody est venu nous demander au bureau de communication radio de la présidence de l’aider à enlever les corps des 4 victimes de la cour de la présidence, et que j’ai touché les épaules de Yves Lambellin, il a soupiré. Donc j’ai su qu’il n’était pas mort. C’est le commissaire Osée Loguey   qui a pris l’arme d’un soldat et l’a achevé. C’était une AK 47», a accusé cet ancien opérateur radio en poste à la présidence ivoirienne au moment des faits le 04 avril 2011.

Le mis en cause, le commissaire Osée Loguey, appelé à la barre pour donner sa version, a nié en bloc, les accusations portées contre lui. «  Je n’ai jamais achevé qui que ce soit. Il ne dit pas la vérité. J’ai entendu  certes un coup de feu quand il a dit qu’une des victimes n’étaient pas morte. Mais je n’étais pas l’auteur de ce coup de feu», s’est défendu devant le juge, le capitaine de police Osée Loguey.  Poursuivant son témoignage, le sergent-chef Koffi avoue lui-même avoir  suggéré au colonel Ohoukou Mody,  son supérieur hiérarchique d’alors, d’aller «jeter   les 4 corps des victimes dans la lagune».

« Non, ce n’est possible», lui aurait répondu ce dernier. Quelques jours après, a-t-il  ajouté, il aurait demandé au commissaire Osée Loguey, la destination finale des corps des 4 victimes. « Moins tu sauras, mieux ça vaudra», lui avait répondu ce dernier, a-t-il  affirmé. Le sergent-chef Koffi a, par ailleurs, dévoilé les indicatifs de l’ex-commandant de la garde républicaine ivoirienne, Dogbo Blé et  du colonel Ohoukou Mody Léopold, alors chef des opérations du poste de commandement de la présidence.

« Le nom de code du général Dogbo Blé était Atlas et celui du colonel Mody était Cosmos. Le palais présidentiel était appelé Lingot. Et moi-même, mon nom de code,  c’était mercure», a fait savoir l’accusé qui dit avoir intercepté le 04 avril 2011, une transmission radio étrange, sans être à mesure de  dire avec exactitude l’émetteur et le récepteur. «J’ai entendu le message dire, prenez réception d’un colis à lingot» a-t-il déclaré.

Les conseils des prévenus qui ont auditionné par la suite le sergent-chef Koffi ont tenté de relever  des contradictions dans sa déposition à l’instruction de l’affaire et sa déclaration de ce jour.   «Il y avait quoi à cacher pour que vous suggériez au colonel Mody de jeter les 4  corps dans la lagune ? », a interrogé Me Gohi Bi Raoul de la défense.

« Dieu merci le colonel n’a pas écouté mes suggestions. Je l’ai dit sans arrière pensée», s’est-il, à nouveau défendu. L’audience suspendue,  à la suite du témoignage de ses deux accusés,  reprend mardi, a décidé, le juge-président, Mourlaye Cissoko.

Le général Dogbo Blé Brunot et  ses 9 coaccusés dont 2 civils sont poursuivis par le ministère public pour « séquestration, assassinats, disparition de cadavres» des Français Yves Lambellin et  Stéphane Frantz Di Rippel, anciennement directeur général du groupe Sifca et directeur général  de l’hôtel Novotel d’Abidjan et du béninois,  Raoul Adeossi et du malaisien Chelliah Pandian.

L.Barro  

 

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