La fondation DJIGUI plaide pour des actions efficaces contre les mutilations génitales féminines
Un atelier national « BanFGM : pour l’élimination des mutilations génitales féminines a été organisé ce mardi 27 décembre dans les locaux de l’Association Ivoirienne pour le Bien-être Familial (AIBF) à l’initiative de la Fondation Djigui « la grande espérance ».
Cet atelier, selon l’Imam Cissé Djiguiba (President du Conseil d’Administration), vise en la mise en œuvre de la Résolution A/RES/69/150 de l’ONU sur l’intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines (MGF). C’est pourquoi, il a incité au changement de comportement durable.
Après avoir dépeint le tableau peu reluisant dans le monde (plus de 200 millions de cas de femmes excisées dans le monde), Kady Koïta, Conseillère à « NO PEACE WITHOUT JUSTICE », partenaire technique et financier de la Fondation, a fustigé le laxisme des autorités. » Les politiques jouent avec nous en prenant des engagements qu’ils ne respecteront jamais ». C’est pourquoi, elle estime qu’une loi « n’est pas faite pour sanctionner mais c’est un outil de sensibilisation et de vulgarisation « .
Dressant le bilan de la situation des MGF en Côte d’Ivoire, Madame Bessi Josiane, representant le Ministre de la promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfant, a révélé que « près de deux femmes sur cinq, soit 38% sont excisées en Côte d’Ivoire où la majorité de ces femmes l’ont été avant l’âge de 5 ans dans les régions du nord et de l’ouest qui sont les plus touchées ».
Malgré les instruments juridiques et politiques mis en place par l’État, fort est de constater que cette pratique demeure pour des raisons socioculturelles, traditionnelles, psychologiques mais également à cause de la persistance des préjugés et la faible application de la loi.
La Côte d’Ivoire dispose d’une loi sur les mutilations génitales féminines qui comporte six articles. Cette loi prévoit une peine d’emprisonnement de un à cinq ans avec une amende allant de 360.000f à 2 millions. La peine est portée au double lorsque l’auteur appartient au corps médical ou paramédical avec un emprisonnement de 5 à 20 ans lorsque la victime décède.
Franck Ettien