Politique

Limogeage des ministres Niamien Konan et Mabri Toikeuse : le Rhdp peut-il survivre ?

Ce vendredi, la nouvelle, plus ou moins prévisible, est néanmoins tombée comme un couperet. Les ministres Niamien Konan et Mabri Toikeuse, respectivement chefs des groupements politiques Upci (Union pour la Côte d’Ivoire) et Udpci (Union pour la démocratie et la paix de Côte d’Ivoire) viennent d’être limogés du gouvernement par le président de la République, selon un communiqué de la Présidence. La grosse question qui perle sur les lèvres des observateurs actuellement reste la question de la survie du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Quand on sait que ces deux leaders et leurs partis appartiennent à cette alliance politique née à Paris en 2005. Dans les faits, tout porte à croire que non.

Ça sentait déjà la poudre du côté de l’alliance depuis la publication des listes des candidats retenus pour prendre part aux prochaines sous la bannière RHDP. En effet, les partis de Mabri Toikeuse et de Niamien Konan semblaient avoir été oubliés dans le partage. A peine leur donnait-on à eux, en plus du Mouvement des forces d’avenir (MFA) une vingtaine de siège. Ce qui n’a pas été du goût de ces derniers qui ont décidé d’engager individuellement leurs partis dans la course. Leurs listes de candidats publiées, ceux-ci apparaissaient déjà comme des indépendants vis-à-vis du RHDP.

Or, mercredi déjà, Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim du Rassemblement des Républicains (RDR) parti au pouvoir annonçait des sanctions contre tous ceux des leurs qui iraient en indépendants à ces joutes. C’est à croire que cette menace valait pour tous, à la fois pour « les rebelles » de la case (RDR) que pour ceux de la maison (RHDP). En tout cas, le limogeage de ces deux leaders du gouvernement ne peut qu’être politiquement interprété ainsi.

En plus, il n’est de secret pour personne que le ministre Mabri Toikeuse lorgne le fauteuil présidentiel en 2020. Un de ses lieutenants, le député de Biankouma Dely Mamadou que nous avons joint l’a laissé entendre. Pourtant, le successeur du Général Guéi à la tête du parti Arc-en-ciel, n’est pas le choix du RHDP où, selon un accord conclu, le successeur d’Alassane Ouattara à la tête du pays sera un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Quant à Gnamien Konan, il a déjà été candidat en 2010 et compte bien remettre le couvert en 2020. On se rappelle que l’année dernière, il s’était vertement attaqué à Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, lui aussi dans les starting-blocks pour 2020. Où mènera tout ce bal ? A l’implosion du RHDP ? Wait and see.

Franck Ettien

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