Société

Retro 2017/SIDA: la production des ARV en Afrique, une solution à la réduction du VIH

Face à la baisse drastique de l’aide des partenaires à l’Afrique dans la lutte contre le VIH/SIDA, il s’avère impératif que le continent produise des anti-retroviraux (ARV) pour réduire le taux de prévalence qui connaît un pic dans les différents pays, révèle les réflexions de l’ICASA 2017 tenue à Abidjan.
La 19ème Conférence internationale sur le Sida et les infections sexuellement transmissibles e Afrique (ICASA) qui s’est tenue à Abidjan du 4 au on décembre 2017, a donné le ton de la mobilisation et du renforcement de la recherche scientifique en vue de trouver des réponses adéquates face à la pandémie.
Cette conférence a réuni près de 10.000 délégués de la communauté mondiale autour du thème « L’Afrique: une approche différente vers la fin du Sida ». Elle a consisté à promouvoir l’innovation et le partenariat pour accroître les investissements nationaux afin d’atteindre les « objectifs 90/90/90 » de l’Onusida.
ICASA 2017, arbitré pour la seconde fois par la Côte d’Ivoire,  a été un signal fort de la volonté du gouvernement ivoiren à éradiquer la pandémie du VIH/SIDA. Le pays fait partie des Etats les plus touchés par le VIH et le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC).
« Il faut que l’Afrique produise son médicament. Il est indispensable que cette Afrique se prépare et qu’on puisse faire en sorte que nos populations aient accès aux médicaments à des coûts réduits et qui pourraient nous permettre d’augmenter nos couvertures », a dit à la presse Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, après une audience avec Kablan Duncan, le vice-président ivoirien.
L’accès aux Anti retroviraux devrzient permettre l’accélération des programmes au traitement de la sous-région ouest-africaine et de l’Afrique du Centre qui sont « laissés pour compte dans ce combat ».
Dans ces deux régions du continent, une personne sur trois ont accès au traitement et « 80% des enfants n’ont pas accès au traitement » du VIH/Sida, a fait savoir le directeur exécutif de l’Onusida.
Mme Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire, Ambassadeur spécial de l’Onusida, a lancé un appel aux gouvernements et aux partenaires afin qu’ils « étudient la possibilité de produire des AR V pédiatriques localement qui seraient de ce fait moins onéreux ».
460.000 personnes infectées du VIH en Côte d’Ivoire (inter-titre)
Des données officielles révèlent qu’en 2016, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde s’est établi à 36,7 millions dont 6,5 millions en Afrique de l’Ouest et du Centre (soit 17,3%). En Côte d’Ivoire, ce nombre est de 460.000 personnes dont 56,5% sont des femmes, et les enfants représentent 4,3%.
Il est également estimé que 25.000 nouvelles infections par le VIH sont survenues en Côte d’Ivoire dont 16% chez les enfants. Ce qui représente une baisse de 68% de 2000 à 2016. Le nombre de décès liés au sida se chiffre à 25.000 dont 8% d’enfants, soit une baisse de 43% entre 2000 et 2016. Chez les femmes enceintes, le taux de positivité VIH est passé de 3,8% en 2012 à 1,2% en 2016, soit une baisse de 68%.
« Au 30 juin 2017, 279.391 personnes vivant avec le VIH sont régulièrement vues dans les soins VIH, soit une progression de 20% par rapport à 2015 ». En outre, « 219.751 de ces personnes bénéficient-elles régulièrement du traitement antiretroviral (+33% par rapport à 2015) », a dit dans une déclaration la ministre ivoirienne de la Santé et de l’hygiène publique, Raymonde Goudou Coffie.
Engagements et innovations (inter titre)
L’Afrique du Sud et Côte d’Ivoire sont deux pays du continent les plus touchés par le Sida en Afrique. Suite à la décision du président des Etats-Unis, Donald Trump, d’une coupe sur le budget du PEPFAR, le plan d’urgence américain de lutte contre le VIH/Sida, les gouvernants devront redoubler d’efforts pour contenir la pandémie.
Selon une étude publiée dans la revue américaine Annals of medecine, ces deux pays d’Afrique qui concentrent un nombre important de personnes infectées du Sida, et ils pourraient connaître une montée des victimes, soit « 1,8 millions de décès supplémentaires dans les dix prochaines années ».
L’Afrique du sud enregistre un taux de prévalence de 19% avec 7 millions de personnes infectées par le Vih/Sida contre environ 460 000 victimes vivant avec la maladie en Côte d’Ivoire, l’un des pays ouest-africains les plus touchés.
Les chercheurs américains redoutent que la réduction du budget du PEPFAR restreigne l’accès des personnes infectées aux antirétroviraux, à travers le monde et en particulier en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud. En Côte d’Ivoire, 90% du budget alloué à la lutte contre le Sida provient de l’aide internationale.
« Les résultats enregistrés par notre pays sont déjà palpables. L’on note une régression continue du taux de prévalence du VIH, qui est passé de 4,7% en 2005 à 3,7% en 2012. Sur la base des données de routine de 2015, plus de 68% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et près de 32% des personnes vivant avec le VIH à statut connu, bénéficient du traitement ARV », a assuré Mme Raymonde Goudou Coffie.
L’engagement du gouvernement ivoirien, a toutefois permis d’enregistrer des progrès importants vers l’atteinte des objectifs 90-90-90. La Côte d’Ivoire propose désormais un accès immédiat au traitement à toute personne diagnostiquée séropositive au VIH « le tester traiter », ce qui devrait stimuler les progrès vers l’accomplissement des objectifs 90-90-90.
Ces efforts laissent entrevoir un horizon meilleur quant à l’atteinte de l’objectif de l’élimination du VIH/SIDA à l’horizon 2030 fixé par l’ONUSIDA. Objectif auquel la Côte d’Ivoire s’inscrit résolument.
« Au-delà des efforts des gouvernants, nos peuples doivent s’investir également pour l’élimination du VIH car, ‘’ la fin du VIH’’ passe aussi par une prise de conscience et la mise en pratique des mesures préventives. L’adoption de comportements, habitudes, et gestes simples qui nous maintiennent en bonne santé. J’exhorte donc toutes les populations à travers le concept ‘’Ma santé, Ma Vie’’ à s’approprier les mesures préventives et se faire dépister pour connaitre leur statut sérologique », a dit Mme Raymonde Goudou Coffie.
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